Le conseil départemental de Gironde a officiellement candidaté pour accueillir une expérimentation du revenu de base. Manuel Valls était sur place ce jeudi pour évoquer “ce vrai et beau débat de société dont nous devons nous emparer”.
Manuel Valls a abordé une nouvelle fois le thème du revenu de base, dans le cadre d’un déplacement ce jeudi en Gironde. Le Premier ministre, dans une tribune publiée sur son compte Facebook, écrivait déjà le mois dernier que “le débat [devait] être ouvert” sur la question.
L’idée d’un revenu de base, loin d’être neuve, fait son chemin depuis quelques mois. Elle est expérimentée dans d’autres pays, et certains territoires de France affichent également leur intérêt pour cette innovation.
C’est le cas de Xavier Bertrand, dans les Hauts-de-France, qui se serait laissé convaincre par Frédéric Lefebvre, ardent défenseur de la mesure.
C’est aussi le cas du conseil départemental de la Gironde, qui vient officiellement de se déclarer candidat à une expérimentation. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Manuel Valls a choisi ce département pour aborder le sujet.
“Un dispositif auquel je crois beaucoup”
Le Premier ministre n’a pas caché son enthousiasme à l’égard de ce “vrai et beau débat de société”, “dont nous devons nous emparer”, a-t-il déclaré. “Notre modèle social doit évoluer, aller vers une protection sociale universelle et continue et le revenu universel doit en être un pilier”, a ajouté Manuel Valls.
Défendant un “dispositif auquel [il] croit beaucoup”, le Premier ministre a expliqué son intérêt : “35% des bénéficiaires potentiels du RSA n’en font pas la demande à cause d’un système trop complexe. Il faut aller vers le revenu universel aussi parce que les moins de 25 ans n’ont pas accès aux minima sociaux.”
“Le revenu universel tel que je le défends, c’est la garantie d’un revenu pour tous, à tout moment, d’une continuité en cas de coup dur et d’une sécurité nouvelle face aux risques nouveaux de précarité, a précisé M. Valls. C’est surtout, par rapport au RSA actuel, encourager la prise de risque, les initiatives, l’entrepreneuriat, en assurant aux citoyens qu’ils seront protégés en cas d’échec.”
Un protocole d’expérimentation en cours de rédaction
Le conseil départemental, présidé par le socialiste Jean-Luc Gleyze, a lancé une étude sur la question, en partenariat avec la fondation Jean-Jaurès. L’objectif est d’“évaluer les effets redistributifs” d’un revenu de base et d’“anticiper les effets sociétaux”.
Quatre scénarios sont envisagés et pourraient être testés : une fusion du RSA avec les APL, une fusion de 10 minima sociaux, un revenu de base universel et inconditionnel à 750 euros et un revenu de base universel et inconditionnel à 1.000 euros.
À l’heure actuelle, le protocole d’expérimentation est en cours de rédaction. Il devrait être rendu public en début d’année prochaine. Une chose semble d’ores et déjà décidée : calquer cette phase de test sur ce qui se fait dans le milieu médical, à savoir la création de deux groupes, l’un bénéficiant du revenu de base et l’autre n’en bénéficiant pas, afin de pouvoir concrètement comparer ses effets.