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Affaire Mehdi Meklat : Marcelin Deschamps, rat des vils

Mehdi Meklat sur le plateau du Petit Journal en 2015 - Capture d'écran Canal Plus

À l’occasion de l’affaire de la chaîne TNT Numéro 23, nous avions révélé que toute une série de personnages bien abrités derrière les alibis de la “diversité” et de la “lutte contre toutes les formes de discrimination” n’étaient ni pétris de bonnes intentions ni désintéressés. Pourtant, de nombreux médias de premier plan n’ont cessé de faire leur promotion, sans enquêter ni chercher à vérifier par eux-mêmes tout ce que nous avons publié, via des dizaines d’articles et trois livres. Aujourd’hui, c’est Mehdi Meklat, vedette du Bondy Blog, qui est à son tour démasqué : il a publié durant des années, sous pseudo, des tweets antisémites, égorgeurs et homophobes, d’une violence inouïe.

Le Bondy Blog est à la mode. Des Inrockuptibles à France Inter, en passant par Canal+ et les éditions du Seuil, le personnage de Mehdi Meklat, 24 ans, a été loué, célébré, voire idolâtré, jusques et y compris par l’ex-garde des Sceaux Christiane Taubira, qui n’avait de cesse de l’ériger en modèle vivant et créatif du vivre-ensemble. Las, Mehdi Meklat propageait des horreurs sur les réseaux sociaux, bien planqué derrière son avatar Marcelin Deschamps, un patronyme qui ne doit rien au hasard et fleure bon le Français-de-souche-forcément-réac-et-moisi.

Mehdi Meklat prenait son pied en tweetant des appels au meurtre, par exemple celui de Charlie avant le massacre – “Charb, j’ai juste envie de l’enc… avec des couteaux Laguiole” – ou “Je trouve la phrase “J’aime la mort comme vous aimez la vie” de Mohamed Merah troublante de beauté” et aussi, à propos de Finkielkraut, “Fallait lui casser les jambes à ce fils de p…” ou encore “Tu me manques John Galliano. Reviens mec”.

En guise d’explication, Mehdi Meklat n’a rien trouvé de mieux que de plaider “les pulsions” et le “double” littéraire. “À travers Marcelin Deschamps, je questionnais la notion d’excès et de provocation, a-t-il écrit sur Facebook. (…) Les propos de ce personnage fictif ne représentent évidemment pas ma pensée et en sont tout l’inverse. Je m’excuse si ces tweets ont pu choquer certains d’entre vous : ils sont obsolètes.” Simple, n’est-ce pas ? Comme le disait une pub, “ça, c’était avant”… Il y aurait donc prescription, comme chaque fois qu’un schizophrène est rattrapé par sa folie et un salaud par ses saloperies. Trop facile !

Timides condamnations

Mais il y a beaucoup plus grave. Pascale Clark (France Inter) défend son jeune protégé bec et ongles : “Son personnage odieux, fictif, ne servait qu’à dénoncer.” Dénoncer qui et quoi, nul ne le sait. Sans doute veut-elle nous faire avaler qu’en étant raciste, antisémite et homophobe et en appelant littéralement au meurtre il nous aide à mieux comprendre et à lutter plus efficacement contre les “vrais” malades.

Il y a quinze jours, Christiane Taubira posait fièrement avec Mehdi Meklat en couverture des Inrockuptibles : elle l’appelle aujourd’hui simplement à “demander pardon”. On se pince, on se croit en plein cauchemar. Rien de plus ?! Enfin, jamais en reste pour critiquer ses confrères et les médias qui n’ont pas l’heur de reconnaître son immense talent, le journaliste Claude Askolovitch, sourcilleux gardien de son propre temple, inverse sans états d’âme les responsabilités : “Un gamin qui tweetait des blagues nazes pour tester sa provo est moins immonde que ceux qui utilisent ses conneries passées.” Ben voyons.

La vérité est que toutes ces bonnes âmes – des Inrockuptibles à Libération en passant par M le Magazine du Monde –, qui se pâmaient face à Mehdi Meklat et sa petite bande de racistes dans de longs portraits dithyrambiques et larmoyants, se sont plantées et continuent pour la plupart aujourd’hui à défendre l’indéfendable. Une fois la supercherie dévoilée, on aimerait une condamnation unanime, forte, en un mot comme en cent : républicaine. Rien de tout cela. Matthieu Pigasse continue de diffuser ses articles calibrés “bien-pensants” dans les Inrocks, Pierre Bergé continue d’inciter au terrorisme avec ses tweets insoutenables – on se souviendra du “Vous me direz, si une bombe explose sur les Champs à cause de #laManifPourTous c’est pas moi qui vais pleurer” – en toute tranquillité et en toute impunité. Aucune amende honorable. Rien. C’est un fait : le poisson pourrit par la tête et la petite civelle Meklat aimerait à son tour devenir anguille en eau saumâtre.

Haro sur la “diversité”

 

Il n’y a guère que Philippe Val, invité ce mercredi matin sur Sud Radio (et Raphaël Enthoven sur Europe 1, voir ci-dessous), et nos confrères de Marianne à oser mettre les pieds dans le plat : appelons cela le plat de résistance. Car si “grand remplacement” il doit y avoir, alors allons-y franchement : je suggère de remplacer les quenelles par des saumons qui remontent les cascades et les cou… molles par de vrais incorruptibles. Vaste programme ? Pas tant que ça. Commençons par bannir le terme “diversité” du débat public, ce grand fourre-tout bien commode en termes d’affichage, qui crée bien plus de problèmes qu’il n’en règle et ne sert bien souvent qu’à masquer des affaires inavouables.

Notre pays a déjà une solide Constitution, une devise et tout un arsenal juridique pour lutter contre les discriminations. Il suffit de faire appliquer la loi ! Il n’est certes pas interdit de tenter de l’améliorer : la conseillère du CSA Mémona Hintermann-Afféjee m’a ainsi convaincu il y a quelques mois quant à la nécessité d’opter pour des statistiques ethniques, meilleur moyen de lutter contre les fantasmes, quels qu’ils soient. Comptons-nous, pas de problème ! Je ne connais qu’un projet, qu’un pays, qu’un idéal : la France. La Liberté, l’Egalité et la Fraternité n’ont absolument pas besoin d’être affublées du vocable “diversité”, qui vient affaiblir le triptyque et le dénaturer, en ouvrant une brèche par laquelle vient s’infiltrer la ciguë du communautarisme.

Il est temps de dire : stop ! Il est temps de cesser de se flageller et de cultiver le dégoût de soi et la haine des autres. Pour ma part, à la place qui est la mienne, je continuerai, à l’instar de quelques-uns de mes confrères, à démonter et à dénoncer les supercheries, qui servent la plupart du temps de paravent, soit pour faire du business, soit pour obtenir des voix, soit… pour les deux. Le racisme doit être condamné d’où qu’il vienne, il n’y a pas un racisme plus acceptable ou plus excusable que l’autre !

Une aubaine pour le FN

Qu’un jeune Français puisse de nos jours diffuser sur les réseaux sociaux des messages tels que “Je réclame un autodafé pour ces chiens de Charlie Hebdo, “Les blancs vous devez mourir ASAP” ou encore “Faites entrer Hitler pour tuer les Juifs”, en dit long sur l’état du pays. Que des médias de premier plan et leurs chiens de garde puissent encore défendre leur auteur et nier l’évidence explique pourquoi le vote Marine Le Pen prospère de façon vertigineuse. Les mêmes “journalistes” viendront sans doute pleurnicher sur les ondes et nous expliquer que notre pays est foutu et qu’il n’a décidément aucune conscience citoyenne…

Je me souviens de Pascale Clark, détaillant par le menu de la veille son “envie de vomir” sur France Inter, après un certain 21 avril… jusqu’à ce qu’elle avoue ne pas avoir voté ! Je me souviens, plus récemment, de Claude Askolovitch, venu tout miel postuler à Sud Radio et qui, non retenu, s’est répandu dans Slate, nous traitant les uns et les autres de fachos”. Ces donneurs de leçons (ils sont hélas très nombreux), en dressant une partie de la population contre l’autre, ne font rien d’autre, au fond, que d’inciter la population à la haine : un délit puni jusqu’à un an de prison ferme et 45.000 euros d’amende. No pasaran !

Comme l’a tweeté ce matin André Bercoff, “il y a pire que les semeurs de haine, il y a les fabricants d’excuses”.


 

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