Alors que le CSA a lancé son premier Baromètre de perception de la qualité des programmes et que les résultats sont médiocres pour la télé française (note moyenne d’à peine 5,52 sur 10), Michel Boyon n’y a rien vu d’inquiétant et s’est au contraire une fois encore autocongratulé. “Dans les faits, le rôle du CSA sur la qualité des programmes a été plus important qu’on ne peut l’imaginer, a t-il lancé sans rire en conférence de presse, devant un parterre de journalistes anesthésiés. Parce que toute une série d’initiatives que nous prenons, toute une série de décisions que nous adoptons, sont inspirées par le souci de parvenir à une meilleure qualité”. C’est vrai, ce n’est pas du tout ce que les téléspectateurs ont imaginé… Et ce n’est pas non plus ce qu’ils ont vu, ni jugé.
Sans surprise, les programmes qui obtiennent la meilleure note de satisfaction sont ainsi les reportages, les magazines d’information et les documentaires, avec une note supérieure ou égale à 7 pour plus des deux tiers des téléspectateurs. A l’inverse, les programmes qui ont la plus mauvaise note sont ceux de la téléréalité (68% des personnes interrogées donnent une note inférieure ou égale à 4 sur 10).
Dans notre projet D-Facto, la chaîne Docs & Débats, en réponse à l’appel à candidatures du CSA du 18 octobre 2011, nous écrivions déjà, un an avant l’étude de BVA : “D-Facto est un format de télévision thématique totalement inédit en France, additionnant les atouts d’une chaîne documentaire et d’une chaîne d’actualité. Résolument axée sur le réel, elle se situe dès lors diamétralement à l’opposé des antennes tournées vers l’imaginaire et le fictif, le sensationnalisme, la dramatisation du vécu et la mise en scène des individus, émissions dites paradoxalement de téléréalité et reportages pseudo-journalistiques”.
On sait, hélas, ce qu’il advint. Le choix des six chaînes étant déjà opéré en amont par l’Élysée, le CSA entérina… et nous n’avons dès lors pas obtenu de canal en haute-définition sur la TNT. Il est cependant assez drôle de voir aujourd’hui Michel Boyon et ses acolytes (ici) vanter les mérites d’une chaîne virtuelle que, visiblement, les Français attendaient et qu’ils n’auront pas !
Mais, plus que de longs discours, le plus efficace est encore de consulter l’étude intégrale de BVA
. Car, en dépit des talents d’acteurs de Michel Boyon et de Françoise Laborde – la conseillère Francine Mariani-Ducray, technocrate de cabinet, reste encore un peu coincée- les faits sont têtus. Et les Français intelligents. Surtout, comme on dit chez Les Guignols, quand ils éteignent la télé et reprennent une activité normale.