Le lanceur d’alerte à l’origine des révélations sur le système d’espionnage de masse de l’agence américaine NSA a renouvelé sa demande d’asile à la France. Six ans après sa cavale rocambolesque entre Hong-Kong et Moscou, il est toujours poursuivi par le gouvernement américain pour espionnage, vol et utilisation illégale de biens gouvernementaux.
“J’aimerais beaucoup que Monsieur Macron m’accorde le droit d’asile en France”. Edward Snowden a renouvelé sa demande d’asile à la France. Le lanceur d’alerte, qui publie une autobiographie, intitulée Mémoire vive, a accordé à France Inter un entretien d’une demie heure depuis Moscou, où il vit exilé depuis 2013 et ses révélations sur l’espionnage de masse organisé par la NSA. “Protéger les lanceur d’alerte ce n’est pas un acte hostile, a-t-il lancé. Accueillir quelqu’un comme moi ce n’est pas une attaque contre les Etats-Unis mais une main tendue vers tous les alliés qui ne sont pas au niveau de leurs valeurs”.
“Notre ouverture crée des vulnérabilité”
Mais il ne s’est pas privé de regretter la transcription des mesures de l’état d’urgence dans la loi française. “C’est la fin de la liberté”, avait-il écrit à l’époque de cette décision. “Dans toutes les démocraties libérales occidentales, qui ont tellement peur du terrorisme, on va commencer à détruire nos propres droits, a pointé Snowden sur France Inter. C’est notre ouverture qui crée des vulnérabilités mais c’est notre engagement de produire des sociétés résiliantes qui puissent survivre et vivre au-delà des pires des choses que les criminels, les terroristes et nos ennemis extérieurs peuvent réussir à faire. Et si nous perdons cela ce n’est pas seulement notre liberté que nous perdons. Nous perdons notre identité.”
GAFA et bunker
Edward Snowden est revenu sur sa vie moscovite, dans laquelle il soutient les militants face à un pouvoir particulièrement autoritaire. Et expliqué ne pas vivre terré dans un bunker. Il décrit une “vie aussi ordinaire que l’on peut penser” dans la capitale russe, où il va même manger au fast-food et se promène dans les parcs. Le lanceur d’alerte s’est largement exprimé sur les GAFA, et leur politique de récupération des données personnelles. “Nous ne voulons pas de ce monde où toute institution aura des archives complètes sur votre vie privée, a-t-il dit. Nous avons besoin de créer des législations et des structures concurrentielles”. Egalement invitée de France Inter, la député européenne et ex-ministre (LREM) Nathalie Loiseau s’est dite favorable à l’accueil de Snowden en France.
L’intégralité de l’entretien est disponible ici.